Coup de balai à La Torche

De tout temps la baie d’Audierne a fourni gracieusement des matériaux à l’homme : Les roches du littoral servirent à l’édification des habitats, à la confection de meules de moulins et à la consolidation les chemins. Le cordon de galets quant à lui (l'ero vili) fut saigné par l’occupant allemand afin d’édifier le Mur de l’Atlantique, puis il servi de carrière de graviers pour les besoins de la Reconstruction avant de disparaitre. Ensuite, ce fut au tour du sable des dunes d'être extrait en grande quantité et à petit prix jusque dans les année 70...

 L’HISTOIRE 

La nature ayant horreur du vide, en fin d’exploitation et de manière logique pour l'époque, ces carrières de sable furent utilisées comme décharge publique jusqu'à leur comblement total. Puis de manière pratique, le temps les fit disparaître de la mémoire de l’homme, jusqu'à ce que la mer commence à grignoter cette portion de dune (Voir ici le recul du trait de côte dans ce secteur) et à faire réapparaitre petit à petit ces déchets enfouis. Il fallait donc agir, mais délicatement…

 LE LIEU 

Nous sommes sur les terres du Conservatoire du Littoral en zone Natura 2000, une zone sensible, écologiquement fragile, non loin d'un spot de surf très fréquenté. De plus ce chantier, le premier d’un genre nouveau, entre dans le cadre du plan national de résorption des décharges littorales, il est donc susceptible de servir d’exemple car, dans les années à venir, ce type de travaux est amené à se renouveler sur la zone littorale où des secteurs pollués vont refaire surface au fil du temps.

 LES TRAVAUX   

Les travaux devraient durer un mois et demi. Ils consistent à purger les lieux d’environ 1000 m3 de déchets et de sable, à séparer l’ensemble puis à réemployer le sable exempt de polluant afin de recharger la dune. À terme, la dune retrouve son aspect d'origine.

Sur l’ancienne carrière (photos ligne 1 et 2 ci-dessus), une pelleteuse effectue le terrassement. Le mélange déchets sable est ensuite transporté à proximité sur un point de tri. les chaussées de circulation des camions sont couvertes afin de protéger la végétation de la "dune grise". Deux techniques sont employées : De grandes plaques semi-rigides ou une chaussée composée de GNT, toutes deux reposant sur un géotextile préalablement posé sur la dune. En fin de chantier ces chaussées seront enlevées, la végétation aura souffert mais reprendra facilement au printemps puisque le système racinaire n'aura pas été impacté. Les déchets sont séparés du sable par des cribleuses, puis évacués vers des filières de traitement. Le sable exempt de polluant est réemployé pour recharger le trou laissé dans la dune, l’objectif étant de refaçonner une dune à l’identique (photos ligne 3). 

Les travaux préparatoires ont débuté fin septembre 2023 par la pose d’une chaussée provisoire entre l’ancienne carrière et le point de tri distant de quelques centaines de mètres. Cet itinéraire est composé d'une couche de géotextile protégeant la dune et de cailloux de carrière, le tout sera retiré à la fin des opérations. Le terrassement est en cours depuis début novembre.  L’entreprise annonce trouver de tout : Bois, ferraille, pneus, vieille voiture, filets de pêche, câbles, moteur, verre, plastique… (Voir les images prises en 2019 ci-dessous). Par endroit, la mise à jour de plaques de fibro-ciment sur une partie de la décharge impose une dépollution spécifique. 

 POUR EN SAVOIR PLUS 

• Le Plan national de résorption des décharges littorales
• Le suivi du chantier par l'entreprise
• Le site de la communauté de commune du pays bigouden sud (CCPBS)
• Quotidien Le Télégramme
• Malville Ouest-France
• Paris Match
• Le Parisien
• Radio France
• vidéo - sur l'historique du sujet - © Camille Lancry et Timothée Vignal
• Fr3 Bretagne - extrait du journal du 14 novembre 2023

 SOURCES 

Photos : JB Gobert (photos 2023), Y Marzin (photos 2019)
Vidéos : Fr3 Bretagne (extrait du JT) -  © Camille Lancry et Timothée Vignal (historique du sujet)

• nature
• site remarquable